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Contournement routier de la ville d’Arles

Question orale n° 1473S de M. Guy Benarroche (Bouches-du-Rhône – GEST)

publiée dans le JO Sénat du 21/01/2021

M. Guy Benarroche appelle l’attention de Mme la ministre de la transition écologique sur le sujet du contournement routier de la ville d’Arles.

À l’étude depuis vingt-cinq ans, ce contournement autoroutier, visant notamment à décharger la route nationale (RN) 113 de la circulation des poids lourds (qui représente 20 % du trafic) a été repoussé pour 2038 par le rapport du conseil d’orientation des infrastructures de 2018 .

Plusieurs tracés avaient pourtant fait l’objet d’une concertation dans les années 2000, mais pas le tracé dit V6 .
Un rapport de décembre 1996 avait conclu que : « ce tracé est très destructeur (..), en tout état de cause, il s’agit d’une variante à abandonner ».
Pourtant, c’est bien ce tracé qui est aujourd’hui retenu.

Dans la loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités, le projet de ce contournement est cependant réapparu sous la forme d’une seule des sept possibilités étudiées : le V6.
Ce projet a déjà nécessité le déclassement d’une partie du parc naturel régional de Camargue, son impact sur la biodiversité serait très dommageable et irréversible.
L’atteinte porterait aussi sur des zones Natura 200, des zones humides d’importance internationale, sur des terres agricoles, rizières mais surtout sur plus de 50 ha de foin de Crau, seul à bénéficier d’une appellation d’origine contrôlée (AOC).

Une concertation publique a été lancée en toute fin d’année 2020 présentant au public le V6 comme la seule modalité de ce contournement.

Les écologistes locaux se battent encore et toujours contre ce projet qui va à l’encontre de la nécessité actuelle de penser autrement les mobilités, en dehors du « tout route », « tout camion ».
Les modes de transport alternatifs existent, le rail et le fluvial doivent être envisagés.

Alors que la France s’en engagée dans une stratégie nationale bas carbone, la mise en place de ce contournement risque de provoquer un appel d’air de camions, une augmentation du trafic de ces véhicules qui récupéreront des marchandises arrivant par bateaux polluants au grand port de Marseille, pour continuer sur l’arc méditerranéen vers l’Espagne et l’Italie et le nord de l’Europe via la route.
Le projet de concertation retient une hypothèse de + 0,4 % de progression du trafic poids-lourds, mais en comparant les projections de trafic à l’horizon 2028 avec ou sans le contournement, la réalisation du contournement engendre un accroissement de 1 100 véhicules jours soit + 1,7 %.
De plus, ce projet de concertation ne mentionne aucun chiffre sur un possible report sur le fret ferroviaire.

Aussi il lui demande comment elle justifie que la seule solution envisagée soit aussi la seule qui n’avait pas été présentée à la concertation publique car la plus écocide malgré son cout très élevé, et comment elle explique l’intégration d’un tel projet « tout route » dans la politique ambitieuse de transports que défend selon lui le Gouvernement pour faire face à l’urgence environnementale et a la crise climatique.

Lire la réponse du Secrétariat d’État auprès de la ministre de la transition écologique, chargé de la biodiversité publiée dans le JO Sénat du 10/02/2021

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